Le piratage
Bao | 14 octobre 2008 | 9:43Depuis la révolution d’Internet, les moeurs ont beaucoup changé… jusqu’à aujourd’hui, où des personnes très en vue n’hésitent même plus à dire: vive le téléchargement!
Ainsi, le prix Nobel d’économie 2008 Paul Krugman, professeur d’économie à l’université de Princeton et éditorialiste au New York Times, donne son point de vue sur le droit d’auteur.
Dans un éditorial du New York Times publié le 6 juin 2008, le nouveau prix Nobel donnait raison aux “gourous technologiques des années 1990″, qui estimaient qu’avec le numérique, “quel que soit le produit (logiciel, livres, musique, films), le coût de la création devra être récupéré indirectement”. Il cite ainsi la journaliste et entrepeneur Esther Dyson, qui avait prédit en 1994 que les entreprises à l’avenir devraient “distribuer gratuitement la propriété intellectuelle pour vendre des services et des relations”.
Ces prédictions “deviennent une réalité plus lentement que ce que les enthousiastes attendaient, mais le futur qu’ils ont imaginé est toujours en marche”, écrit Krugman.
Même si certaines activités créatrices seront très difficiles à rémunérer autrement qu’en faisant payer le fruit de la création elle-même, les professionnels “devront trouver un moyen” d’y arriver.
“Octet après octet, tout ce qui peut-être numérisé sera numérisé, rendant la propriété intellectuelle toujours plus facile à copier et toujours plus difficile à vendre plus cher qu’un prix nominal. Et nous devrons trouver les modèles économiques et les modèles d’affaires qui prennent cette réalité en compte”.
Il conclut en référence au groupe Grateful Dead, qui avait été pionniers en incitant leurs fans à copier des cassettes audio parce qu’ils avaient réalisé que plus ils avaient de fans, plus ils vendaient de produits dérivés et de places de concerts. “Tout ça n’arrivera pas immédiatement. Mais sur le long terme, nous serons tous des Grateful Dead”, prédit l’économiste.
Bon c’est son avis, et on n’est pas forcément d’accord. Mais au fait que fait l’industrie culturelle pour contrer le piratage? Voici un exemple.
On se souvient tous des cassettes VHS avec leurs avertissements au début du film, que l’on s’empressait de zapper. Puis les DVDs ont rendu ces messages obligatoires… Quid du Blu-Ray?
Les jeunes spectateurs qui désirent regarder le Blu-Ray de La Belle Au Bois Dormant, le premier Disney sur le support HD, doivent d’abord lire et accepter plus de 120 pages de contrat. A l’insertion du disque dans un lecteur Blu-Ray compatible BD-Live (profile 2.0), le disque propose en effet de mettre à jour le contenu, ce qui demande d’abord de lire à l’écran et d’accepter 57 pages de licence utilisateur (EULA), puis 63 pages de police de vie privée.
Soit 120 pages à lire… ou à accepter les yeux fermés (on doit les faire défiler une à une)! Soit un bon quart d’heure avant le démarrage du film, en comptant les pubs… sur un film que l’on a acheté. Ca la fout mal!
Ah oui, c’est pas bien le piratage, pas bien.
Sources:
http://www.numerama.com/magazine/10832-Les-enfants-doivent-lire-120-pages-de-contrat-pour-regarder-un-Disney.html
http://www.numerama.com/magazine/10833-Le-Nobel-d-economie-P-Krugman-favorable-au-telechargement-gratuit.html
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